Les programmes du Concert Brisé
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Musiques vénitiennes à 2 cornets et 2 violons
Le Programme
Les musiciens
William Dongois, cornet à bouquin & direction
Emmanuel Mure, cornet à bouquin
Christine Moran, violon
Fanny Paccoud, violon
Éric Bellocq, théorbe
Carsten Lohff, clavecin & orgue
Hadrien Jourdan, clavecin & orgue
Venise, la cité des Doges, reste aujourd'hui dans l'imaginaire du mélomane un des centres de musique les plus prestigieux. De fait, c'est à l'époque du déclin politique et économique de la ville que l'Europe entière accourt, pour entendre à la fois la musique des plus grands compositeurs et les plus grands interprètes, chanteurs et instrumentistes...
Jusqu'au début de l'ère baroque, la polyphonie est le langage incontournable de la musique savante mais aussi de certaines musiques populaires.
Celle-ci impose des standards d'écriture, de 4 à 6 voix, en couvrant une tessiture assez large allant de la basse profonde aux sopranos aigus. Les voix extrêmes étant jouées par les cornets, trombones et doulcianes. Néanmoins, dans de nombreuses collections profanes ou sacrées, on trouve de la musique à voix égales et particulièrement pour soprano.
Cette tradition de musique à plusieurs dessus perdurera également à travers la nouvelle musique qu'elle soit vocale ou instrumentale, même si dès 1600, la musique avec basse continue, in stil moderno imposera comme référence d'écriture la forme en trio. De la même manière que pour la polyphonie, on trouvera dans de nombreuses collections, quelques sonates ou madrigaux explicitement destinés à des instruments ou voix aigus de même tessiture.
Cornets et violons à Venise : c'est à cette époque que les courbes de développement du cornet et du violon se croisent. Le cornet, instrument roi de la Renaissance perd peu à peu du terrain par rapport à l'instrument moderne qu'est le violon. Les années 1630 sont l'âge d'or d'une rencontre (prolongée encore quelques années dans les pays germaniques) de ces instruments dans un répertoire où ils sont encore souvent interchangeables, à tel point que des compositeurs comme Dario Castello (mais aussi Heinrich Schütz) se contentent d'écrire soprano dans la nomenclature des instruments utilisés.
Dans diverses collections on trouve donc quelques compositions pour 3 ou 4 dessus instrumentaux ou vocaux. La musique prend alors une sonorité aérienne et fascinante. Cet usage s'est prolongé jusqu'au XVIIIe siècle. Antonio Vivaldi (certains concerti de L'estro armonico), Henry Purcell (Three parts on a ground), Johann Pachelbel (son célèbre Canon), Jean-Sébastien Bach (le 2e Brandebourgeois) feront honneur à ce mode d'écriture singulier.
Conception de la page programmes Françoise Burri